NeuroNation \ Entraînement cérébral, Mental et Esprit, Prévention, Vie saine

Plurilinguisme: Chance ou risque?

Le plurilinguisme a toujours été un sujet de discorde. Peut-il nuire ou est-il au contraire utile à notre cerveau ? La science vient de le confirmer, le plurilinguisme est une bénédiction.

Les parents des langues maternelles différentes sont souvent confrontés à une question difficile. Devraient-ils conserver les deux langues lors de l’éducation de leurs enfants ou alors choisir d’enseigner une langue uniquement et abandonner l’autre ? Naturellement, les parents veulent choisir ce qui est le mieux pour leur enfant. Cela devient alors délicat. Quel est le meilleur choix pour l’enfant ? Cette question a été longuement débattue, les critiques affirment que cela est source de confusion pour les enfants d’apprendre deux langues à la fois. Selon eux, les enfants qui grandissent dans un environnement plurilingue ont plus de difficultés à maitriser les langues parfaitement.

Le statut actuel de la science – Le plurilinguisme conduit-il à une confusion pour le cerveau ?

Nombreux sont ceux qui pensent que le plurilinguisme est une bénédiction pour les compétences linguistiques. Si vous avez déjà essayé d’apprendre une nouvelle langue comme adulte, il y a de grande chance que vous aillez arrêter avant la fin. Essayer de se souvenir de vocabulaire à consonance étrangère vous a peut-être paru faisable, mais n’avez-vous pas eu la volonté de parler sans accent distinctif ? Que dit la science aujourd’hui au sujet du plurilinguisme ? Quels sont les faits et les effets du plurilinguisme ?

Les bénéfices du monolinguisme

Une étude a examiné le nombre de mots que des enfants plurilingues et monolingues connaissaient, et a démontré que les enfants plurilingues possédaient un nombre moins élevé de mots que les enfants monolingues. De plus, leurs QI étaient en moyenne plus bas que les enfants qui n’avaient grandi dans un environnement monolingue [1].

Manque de preuve

Une analyse détaillée met ces découvertes en perspective. Les études montrent que la différence initiale du nombre de mots connus n’est pas significative lorsque les enfants suivent le même parcours éducatif. Les scientifiques ont mal conçu leur analyse et obtenu de faux résultats car ils n’avaient pas pris en compte les origines familiales des participants. Les enfants plurilingues venant de famille modeste alors que les enfants monolingues venaient de famille aisée, ce qui a causé une distorsion des résultats. Le résultat démontre que la différence du nombre de mot connus venant de l’environnement social [1].

Le Plurilinguisme, un avantage ? Les enfants en bénéficient-ils ?

Le cerveau d’un enfant semble bénéficier du plurilinguisme. Les avantages ne sont pas seulement dans les compétences linguistiques. Plusieurs études ont démontré que les enfants qui avaient grandi dans un environnement où plusieurs langues étaient utilisées pouvaient plus facilement se projeter à la place des autres. Une expérimentation a été conduite avec différents objets placé devant des enfants afin de déterminer s’il existait une différence de perception (suivant le concept de la théorie de l’esprit) entre monolingue et plurilingue. Les enfants plurilingues ont démontré plus de capacité à intégrer les questions de perspective dans leur comportement.

L’enfance où la chance d’apprendre à parler une langue sans accent

Pour les adultes, il est presque impossible de parler une langue étrangère sans accent. Avec l’âge la difficulté grandit, et il devient de plus en plus dur de s’en débarrasser. Notre cerveau ne fonctionne pas de la même manière au cours de notre vie et nous perdons la capacité d’apprendre à parler une langue sans accent.

Protection contre la démence

Il est important également de mentionner que le plurilinguisme peut aider les adultes. La scientifique Ellen Bialystok a examiné des individus souffrant de démence et a analysé s’il existait des différences entre les monolingues et les plurilingues. Ses découvertes montrent que ceux qui ont été plurilingues dans leurs vies ont en moyenne développé les symptômes 4 années plus tard [3].

Plus de bénéfique que de risque

L’idée prédominante que les enfants plurilingues auraient plus de difficultés avec le vocabulaire ou la capacité à parler parfaitement une langue a été rejeté par des études et que bien au contraire il existe de multiples bénéfices (parler sans accent, plus importante capacité à l’empathie et à retarder l’apparition de certaine maladie).

COMMENCER L’ENTRAÎNEMENT

Sources:

1: Lee, P. (1996). Cognitive development in bilingual children: a case for bilingual instruction in early childhood education. The Bilingual Research Journal. 20, 499-522.

2: Kobayashi, C., Glover, G. & Temple, E. (2008). Switching language switches mind: linguistic effects on developmental neural bases of ’Theory of Mind.’ Social, Cognitive and Affective Neuroscience, 3(1): 62-70.

3: Bialystok, E., Craik, F.I.M., & Freedman, M. (2007). Bilingualism as a protection against the onset of symptoms of dementia. Neuropsychologia, 45, 459-464.

En lire plus: